FAQ

1. Qu’est-ce que le Shogi ? Comment y jouer ?
  1.1. Où trouver les règles du jeu ?
  1.2. Les idéogrammes japonais sont-ils un problème ?
  1.3. Où acheter du matériel de jeu ?
  1.4. Comment débuter sans avoir un jeu « physique »
  1.5. Où trouver des informations sur internet ?
  1.6. Quels sont les livres pour découvrir les échecs japonais ?
  1.7. Où sont les clubs ?
  1.8. J’ai une autre question : ou trouver la réponse ?
2. Comparer échecs japonais et échecs occidentaux ?
  2.1. Un jeu d’échecs sans partie nulle ?
  2.2. Un jeu plus tactique que les Echecs ? plus stratégique ?
  2.3. Les professionnels du Shôgi jouent-t’ils aux Echecs ?
  2.4. Cela a-t’il un sens de jouer à handicap aux échecs japonais ?
3. Echecs japonais et informatique ?
  3.1. Quels logiciels utiliser ?
  3.2. Quels sont les formats utilisés pour notes les coups, les parties ?
  3.3. Comment jouer en ligne sur internet ?
  3.4. Comment jouer par correspondance sur internet ?
4. Quels sont les tournois et compétitions en Europe ?
  4.1. Y-a-t’il une Fédération Française ? une Fédération Européenne ?
  4.2. Qu’est-ce qu’une pendule d’échecs japonais ?
  4.3. Qu’est-ce que le Elo ?
  4.4. Y a-t’il des grades ? des « ceintures noires » ?
  4.5. Que signifie "appariements" ? Qu'est-ce que le système suisse ?
  4.6. Peut-on jouer un tournoi sans faire partie d'un club ?
5. Quelle est l’histoire du jeu d’Echecs japonais ?
  5.1. De quand date le jeu d’échecs japonais ?
  5.2. Y-a-t’il d’autres jeux d’échecs régionaux ?
  5.3. Y-a-t’il des variantes du Shôgi ?
  5.4. Quels ont été les grands champions au japon ?
6. Comment est organisé le circuit professionnel au Japon ?
  6.1. Qu’est-ce que la fédération japonaise de Shogi ?
  6.2. Quels sont les grands tournois masculins ?
  6.3. Et le Shogi professionnel féminins ?


1. Qu’est-ce que le Shogi ? Comment y jouer ?

Le Shôgi, c’est la variante japonaise du jeu d’Echecs, qui est pratiquée dans ce pays par près de 20 millions de personnes. Au Japon, le jeu d’Echecs occidentaux n’est que très peu répandu, alors que la pratique du Shogi l’est très largement, dans les écoles, les facultés, etc. Le Shôgi est un des arts traditionnels japonais au même titre que la calligraphie, et possède au Japon un circuit professionnel. De même que les Echecs occidentaux, ce jeu se joue à deux. Il vous faudra donc pour débuter connaître les règles du jeu, trouver un partenaire et le matériel nécessaire. Ensuite, vous voudrez probablement en savoir plus, et rencontrer d’autres joueurs. Soyez les bienvenus ! Il y a quelques clubs en France prêts à vous accueillir !

1.1. Où trouver les règles du jeu ?

Les règles du jeu sont présentées sur ce site, en utilisant le graphisme des pièces occidentalisées (http://lettre-shogi.blogspot.fr/p/les-regles-du-jeu.html). Elles sont aussi présentées en utilisant le graphisme des pièces traditionnelles sur de nombreux sites, dont Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Shogi), et le site de la Fédération Française de Shôgi (FFS). Les éditions Praxeo ont aussi publié un livre sur le shogi avec la FFS, dont le chapitre relatif aux règles est disponible en ligne. Il est aussi possible de découvrir les échecs japonais en video avec des pièces internationales (http://www.youtube.com/user/shogiban).

1.2. Les idéogrammes japonais sont-ils un problème ?

Certaines personnes trouvent les idéogrammes japonais magnifiques et pratiquent justement les échecs japonais pour le plaisir de manipuler ces objets typiquement japonais. D’autres personnes y sont moins sensibles… Pour ces dernières, il existe des pièces internationalisées, dites Hidetchi (du nom de leur créateur), utilisant une symbolique proche des diagrammes d’échecs occidentaux. La découverte et la pratique du jeu sur internet et en club avec des pièces Hidetchi est maintenant courante. D’un autre côté, il n’y a pas tant que cela d’idéogrammes à distinguer et il existe des méthodes mnémotechniques pour y arriver. Dans la pratique, il suffit de deux parties avec les pièces traditionnelles pour toutes les reconnaître.

1.3. Où acheter du matériel de jeu ?

Il existe quelques boutiques commercialisant des jeux de Shôgi, dont Variantes et la boutique de vente en ligne aobo. La Fédération Française de Shôgi a de même une activité de vente de matériel aux clubs et auprès de particulier, sur cette page. Les clubs possèdent aussi généralement des jeux qu’ils peuvent vendre à leurs membres.

1.4. Comment débuter sans avoir un jeu « physique »

Ce n’est pas très agréable pour deux personnes de jouer face à un même écran d’ordinateur. C’est par contre relativement « jouable » avec des logiciels pour équipements électroniques portables, comme un palm (freeware shogiEV) ou un Iphone (ex : logiciel Kakinoki shogi). En pratique, de nombreuses personnes débutent aux Echecs japonais en jouant quelques parties contre un programme en ligne faible dénommé le Hamster (pas besoin d’installation, jouez ici : http://hozo.vs.land.to/shogi.html) ou en jouant contre leur ordinateur, après avoir téléchargé un logiciel de jeu (voir ci-dessous shogi et informatique). Le serveur de jeu 81 dojo propose aussi de jouer en ligne contre des programmes faibles : 81 baby et 81 kid.

1.5. Où trouver des informations sur internet ?

Sur la page d’accueil de la Lettre du Shogi, vous verrez de nombreux liens vers des sites francophones, anglophones ou japonais comprenant de nombreuses informations sur les Echecs japonais et leur pratique. Comme toujours, le meilleur moyen d’obtenir une réponse, c’est de poser sa question sur un Forum, et le forum de la communauté francophone du Shôgi est particulièrement actif ! venez-vite vous présenter !

1.6. Quels sont les livres pour découvrir les échecs japonais ?

A une exception (Problèmes de mat des échecs japonais, disponible sur amazon), tous les livres utilisent la représentation traditionnelle des pièces, avec des idéogrammes. Le meilleur livre francophone sur les Echecs japonais a été publié par les éditions praxéo : Le Shôgi, l’art des échecs japonais. Il est disponible par exemple à Variante, à la Fnac, sur Amazon ou sur le site de la Fédération Française de Shôgi (www.shogi.fr). Le livre de découverte du Shogi en anglais le plus recommandé est shogi for beginners de John Fairbairns. Ensuite, un merveilleux ouvrage didactique pour améliorer son jeu est Better moves for better Shogi de Teruichi Aono. Ces livres en anglais sont disponibles sur the book depository (http://www.bookdepository.co.uk/search?searchTerm=shogi). Enfin, l’ouvrage en anglais le plus « puissant » (mais aussi dense et austère) est The Art of Shogi par Tony Hosking qu’il est possible de commander à The Shogi Fundation (http://www.shogifoundation.co.uk).

1.7. Où sont les clubs ?

Comparée à la pratique des Echecs ou d’autres jeux de société, cette du Shôgi est encore actuellement relativement peu répandue. Il existe des clubs dynamiques dans plusieurs villes, ainsi que de nombreux joueurs désireux de trouver des partenaires. La liste des clubs est disponible sur le site de la Fédération Française de Shôgi, et la plupart d’entre eux présentent bien leur activité sur le Forum Shôgi France. Ce forum est d’ailleurs le meilleur endroit où vous pouvez indiquez que vous recherchez un club ou des partenaires de jeu à côté de chez vous !

1.8. J’ai une autre question : ou trouver la réponse ?

Le meilleur moyen pour obtenir la réponse à votre question est d’aller vous inscrire sur le Forum Shogi France, et de poser votre question dans votre premier message dans lequel vous vous présenterez. Ce Forum est très actif et il y aura certainement quelqu’un qui aura la réponse à votre question. Le forum anglophone 81 square universe forum est aussi très actif et a l’avantage de regrouper non seulement des occidentaux, mais aussi quelques japonais qui s’impliquent énormément pour la diffusion du shogi. Ils auront surement la réponse à votre question !

2. Comparer échecs japonais et échecs occidentaux ?

Comparaison n’est pas raison. Les deux jeux sont tellement proches, et tellement différents ! Ces deux jeux partagent le même but, capturer le Roi adverse, et de nombreux déplacements de pièces sont similaires (la marche du Roi, la marche en diagonale du Fou, la marche suivant les colonnes et rangées de la Tour, etc.). En pratique, l’essentiel du vocabulaire relatif à la tactique est commun entre les échecs et le Shôgi. La principale « règle additionnelle » du Shogi, le fait de pouvoir remettre en jeu à son profit les pièces capturées à l’adversaire, change cependant considérablement la dynamique du jeu. Si tout ce passe bien, le Shôgi devrait vous permettre de prendre plus de plaisir à jouer aux Echecs, et vice versa. Je vous recommande la lecture de la page écrite par Eric Cheymol, sur MacShogi, présentant le Shôgi aux joueurs d’échecs.

2.1. Un jeu d’échecs sans partie nulle ?

C’est vrai, il n’y a que très peu de parties nulles en compétition : environ 2% dans le circuit professionnel et moins encore dans le circuit amateur. Pourquoi ? tout d’abord parce qu’au Shôgi il est possible de remettre en jeu les pièces qui ont été capturées, le jeu ne peut donc pas être « simplifié » en réalisant des échanges. Au contraire, il n’est pas recommandé de défendre en échangeant ses pièces de défense contre les pièces d’attaque de l’adversaire : après l’échange, votre Roi serait moins en sécurité, et l’attaquant pourra réutiliser, pour nourrir son attaque, les pièces venant d’être échangées. De plus, le pat n’existe pas (vous pourrez toujours parachuter quelque part une pièce que vous avez capturée) et enfin les échecs perpétuels sont interdits, sous peine de perdre la partie. Il existe bien quelques cas de nullité, par exemple par répétition de coups (sans échec). Dans ce cas, la pratique est de rejouer immédiatement une partie, avec les « couleurs » opposées et en ne disposant que du temps restant de la première partie.

2.2. Un jeu plus tactique que les Echecs ? plus stratégique ?

Pour un ordinateur, le jeu de Shôgi est indéniablement plus complexe, car il recèle plus de combinaisons. Qu’est-ce que cela signifie pour un joueur humain ? Absolument rien ! tous ces chiffres sont pharaoniques et hors de portée d’une approche par « force brute », qui n’aurait rien à voir avec de l’intelligence humaine. Le Shogi serait plus tactique ? Peut-être, car il y a plus de coups et de combinaisons possibles. Peut-être aussi, car les fins de partie sont généralement des « courses au mat », dans laquelle la vitesse compte plus que les considérations à long terme… Cependant, l’essentiel de la « technique » est la même qu’aux Echecs occidentaux ! Plus ou moins stratégique ? Je ne sais pas, car aux Echecs japonais comme aux Echecs occidentaux des pièces bien disposées les unes par rapport aux autres permettront de développer un meilleur jeu sur le moyen et le long terme, et donc la « stratégie » est importante. Contrairement aux Echecs occidentaux, il n’y a pas de « structure de pions », ni de « finales » avec peu de pièces sur l’échiquier : les conditions stratégiques sont donc très différentes. La meilleure introduction à la stratégie au Shogi est sans aucun doute le livre « Better moves for better Shogi » de Teruichi Aono.

2.3. Les professionnels du Shôgi jouent-t’ils aux Echecs ?

Les Echecs japonais sont pour nous occidentaux un fantastique moyen pour rentrer en contact avec les japonais pratiquant cette discipline. L’intérêt culturel de la pratique du Shôgi est immense, et les japonais ont une culture très accueillante. Entre pratiquants des Echecs au Japon ou dans le reste du monde, c’est évidement très tentant d’aller découvrir la discipline « sœur » pratiquée dans une autre culture ! De nombreux joueurs d’échecs se sont donc rapprochés de leurs homologues japonais pour échanger à propos de leurs disciplines, et pratiquer au passage « l’autre jeu d’Echecs ». A Tokyo, le français Jacques Pineau anime un club d’Echecs occidentaux dont la règle est : « les japonais jouent aux Echecs, et les occidentaux jouent au Shôgi ». Il compte parmi ses pratiquants les meilleurs joueurs professionnels de Shôgi. Ce sont maintenant de « très forts amateurs » d’Echecs, capables de battre de forts GMI. Ils sont venus en octobre 2011 en France pour des échanges Echecs-Shôgi, à Rueil Malmaison et dans le château de Villandry.

2.4. Cela a-t’il un sens de jouer à handicap aux échecs japonais ?

Le jeu à handicap ressemble aux Echecs occidentaux du XIXe siècle, avec de forts joueurs défiant des amateurs en leur concédant le handicap d’une ou de plusieurs pièce ! Cette pratique démodée aux échecs n’existe bien sûr pas entre professionnels, qui s’affrontent à égalité. Elle est cependant courante entre amateurs et quasi systématique lorsqu’un professionnel rencontre un joueur amateur. Pourquoi ? Car au Shôgi, le handicap n'est pas si insurmontable que celà ! Il n’est pas possible d’échanger les pièces pour simplifier la position, afin de transformer une partie à handicap en une finale gagnante. Certains débutants seront ainsi surpris de perdre des parties avec de forts handicaps (http://shogifrance.fr-bb.com/t81p15-venez-jouer-au-shogi-a-paris-toutes-les-semaines#6763). Contre un adversaire beaucoup plus fort, jouer en bénéficiant d’un handicap donne une chance de gagner, et donne des parties plus intéressantes qu’une simple « exécution à égalité ». En compétition amateur en Europe, il existe même des dispositifs particuliers de calcul permettant de prendre en compte le résultat de parties à handicap !

3. Echecs japonais et informatique ?

Aux échecs occidentaux, il y a 1047 positions possibles et 10123 parties possibles, alors qu’au Shôgi il y a 1071 positions possibles et 10226 parties possibles. Pour les ordinateurs, la différence est de taille ! Les ordinateurs sont devenus très forts, plus forts que de nombreux amateurs, mais sont-ils les plus forts ? On ne le sait pas, car il y a excessivement peu de rencontres organisées entre les professionnels et les ordinateurs. La dernière rencontre entre un professionnel de premier plan et « le meilleur ordinateur » date de 2007, et avait été gagnée par le professionnel (Akira Watanabe). Mais actuellement, les ordinateurs sont-ils « encore » plus faibles que les meilleurs professionnels ? des rencontres vont être organisées… et nous verrons biens !

3.1. Quels logiciels utiliser ?

Les ordinateurs n’expliquent pas leurs coups et sont faibles au niveau stratégique, avant d’exceller dans les combinaisons de fins de partie. Il est donc généralement déconseillé de s’entrainer contre des ordinateurs. Cependant, pour débuter, c’est une bonne chose de jouer contre un programme faible, et pour « rendre humble », c’est une bonne chose d’affronter un programme fort à handicap (par exemple en lui enlevant une Tour et un Fou), car même comme cela ce n’est pas facile de gagner ! Je vous conseil shogidokoro (http://www.geocities.jp/shogidokoro/download/Shogidokoro.zip). Il est fourni avec un programme faible (lesserkai, qu’il faut initialiser à partir du menu Engine Manager). Ce programme permet d’utiliser les pièces traditionnelles ou occidentalisées (menu View(V)>Preferences...>Piece... International). si vous en voulez un plus fort, vous pouvez opter pour « spear » : http://www2.teu.ac.jp/gamelab/SHOGI/SPEAR/spearmain.html

3.2. Quels sont les formats utilisés pour notes les coups, les parties ?

La notation des coups est très proche de la notation échiquéenne anglo-saxonne. Une rapide introduction à cette notation est disponible sur la page de Florent Guzek (http://mapage.noos.fr/shogi/). Les livres japonais, vous le savez probablement, sont écrits de haut en bas et de droite à gauche. La conséquence pour le shogi est que les colonnes sont repérées par des nombres de droite à gauche (alors qu’aux échecs ce sont des lettres de gauche à droite) et les rangées sont repérées par des lettres de haut en bas (alors qu’aux échecs ce sont des nombres de bas en haut). Le respect de ces conventions demande une phase d’adaptation, mais est indispensable afin d’accéder sans trop de difficultés aux parties notées dans la littérature japonaise. En termes de « normes occidentales » concernant les formats de notations de coups et de positions, le mieux est de consulter la page suivante : http://www.glaurungchess.com/shogi/usi.html

3.3. Comment jouer en ligne sur internet ?

Il y a trois adresses principales pour le jeu en ligne. Le serveur japonais de référence, qui a aussi une interface java en anglais, est le Shogi Club 24 (http://www.shogidojo.com/eng/engindex.htm). Il est surtout fréquenté par des japonais et où le niveau est relevé. Comme il y a peu de personnes parlant anglais, c’est un peu l’usine où l’on joue et c’est tout, bien qu’il y ait une interface de chat prévue pour aller plus loin. Les deux autres sites ont plus de chaleur humaine et de convivialité : ce sont PlayOk et 81 dojo (http://81dojo.com). Sur ces deux sites il est possible de jouer avec des pièces occidentalisées, et 81 dojo est probablement le plus intéressant. Ce dernier site est lié au meilleur forum de discussion en anglais : 81 square universe forum.

3.4. Comment jouer par correspondance sur internet ?

Je n’ai pratiqué que le site Brainking (http://brainking.com), qui propose de nombreuses variantes des Echecs dont le shogi et le mini-shogi, et j’en ai un très bon souvenir. Jouer par correspondance est intéressant, même si dans les faits on ne réfléchit pas beaucoup plus que lors d’une partie en ligne. L’autre site le plus connu est Litte golem. Avec la multiplication d’équipements électroniques nomades connectés à internet, c’est assez agréable de jouer un coup de temps en temps, par exemple quand on est dans le bus.

4. Quels sont les tournois et compétitions en Europe ?

Le Shogi se développe… mais n’a pas encore de grandes fédérations structurées comme les Echecs. Mais il y a cependant de l’activité et de la bonne humeur !

4.1. Y-a-t’il une Fédération Française ? une Fédération Européenne ?

La Fédération Française de Shogi (http://www.shogi.fr) existe ! Elle organise la tenue annuelle d’un championnat de France, qui est pour les joueurs de shogi français l’événement de l’année. Toutes les informations relatives à la Fédé, aux clubs, aux événements à venir, et même une boutique en ligne sont sur le site de la Fédération. Si vous désirez créer un club ou organiser des événements de promotion du shogi, la Fédé est là pour vous aider ! Contactez là ! Si vous préférez un contact « direct », la plupart des membres de la Fédé sont aussi très actifs sur le Forum Shogi France.

Il existe aussi une « Federation of European Shogi Associations » qui regroupe les fédérations des pays européens. Cette fédération gère le classement elo des joueurs occidentaux en Europe et aux Etats-Unis, dans le « panatlantic elo system ». Elle organise aussi le championnat d’Europe de Shogi, qui a lieu tous les ans dans une ville différente et est l’événement international de l’année. Vous vous en rendrez compte, la communauté des Echecs japonais n’est pas encore très importante, et on finit assez rapidement par connaître tout ce petit monde au niveau européen.

4.2. Qu’est-ce qu’une pendule d’échecs japonais ?

Cela ressemble à s’y méprendre à une pendule d’Echecs : c'est un chronomètre double permettant de mesurer le temps utilisé par les joueurs pour réfléchir. Après avoir effectué son coup, chaque joueur arrête son chronomètre et met simultanément en marche celui de son adversaire. Il permet de limiter la durée des parties, ce qui est un avantage évident pour les organisateurs des tournois, mais aussi pour les joueurs, car la contrainte du temps s’applique aux deux joueurs suivant les mêmes règles.

Les parties de shogi sont généralement jouées entre amateurs en « semi-rapide », avec de 30 min à une heure de temps réglementaire par joueur. Une fois le temps réglementaire écoulé, les joueurs entrent en « byo-yomi », et ont une durée limitée pour jouer chacun des coups suivants. Cette durée est généralement comprise entre 30 sec et 1 minute, et n’est pas cumulable : si un joueur joue un coup en 5 secondes, il n’aura pas plus de temps pour jouer le coup suivant ! La pendule émet des « bip » lorsque le temps vient à manquer, et si tout le temps est écoulé avant que le joueur n’ai joué et actionné la pendule (« bip bip bip biiiiiiiip »), il est déclaré perdant !

4.3. Qu’est-ce que le Elo ?

Le classement Elo, du nom de son inventeur, le mathématicien hongrois Arpad Elo, permet de situer le niveau des joueurs entre eux. Ce classement étant basé sur des probabilités de gain, vous savez d'avance que si vous plafonnez à 1200, battre un 1500 est déjà un exploit de votre part. Le système que nous utilisons en Europe est inspiré mais largement modifié par rapport au système original de M. Elo. Ces modifications visent à tenir compte de la progression rapide des joueurs qui pratiquent principalement sur internet et participent à une ou deux compétitions par an. Si leur niveau a fortement augmenté, il faut que leur Elo ne reste pas trop en deçà de leur niveau.

4.4. Y a-t’il des grades ? des « ceintures noires » ?

Les échecs japonais, comme tous les arts japonais, organise le niveau de ses pratiquants par « Kyu » pour les joueurs non confirmés, en avec des « Dan » pour les joueurs confirmés. C’est la même chose qu’au Judo, qu’au Karaté, etc. Un joueur 1er Kyu a un meilleur niveau qu’un joueur 2e Kyu, ou 3e Kyu… jusqu’à 20e Kyu : plus le nombre de « Kyu » est faible, plus on est fort ! Pour les joueurs « Dan » (qui dans les arts martiaux porteraient une ceinture noire), le niveau le plus faible est 1er Dan (shodan). Ensuite le niveau augmente avec le nombre de « Dan » : 2e Dan, 3e Dan, etc. Il existe à partir du classement Elo utilisé en Europe des règles de correspondance pour attribuer des niveaux en Kyu ou en Dan aux pratiquants.

4.5. Que signifie "appariements" ? Qu'est-ce que le système suisse ?

Les appariements consistent à déterminer quels joueurs vont être amenés à se rencontrer à chaque ronde d'un tournoi. Ils sont gérés par l'arbitre du tournoi. Le but des appariements est le suivant : désigner un vainqueur unique aussi rapidement que dans une coupe, tout en n'éliminant pas les perdants de chaque ronde. Le système Suisse est un des systèmes d’appariements : il consiste à vous faire jouer à chaque ronde contre des adversaires qui ont le même score que vous à ce moment-là. On constate que les forts joueurs se regroupent très vite en tête du tournoi et que chacun joue principalement contre des joueurs de sa valeur. Au shogi, les appariements ne déterminent pas quel joueur est au trait (ceci est réglé traditionnellement par un « jet de Pions » ou furigoma). De plus, il y a peu de nulles et donc moins de groupes de joueurs ayant le même score : réaliser les appariements « à la main » devient envisageable. Cependant, l’utilisation d’un logiciel informatique peut être utile, en particulier lorsqu’il y a de nombreux joueurs et un nombre de rondes significatif.

4.6. Peut-on jouer un tournoi sans faire partie d'un club ?

La communauté des joueurs d’échecs japonais est actuellement en plein essor. Actuellement, en règle générale, tous les joueurs de tous niveaux, qu’ils appartiennent ou non à un club sont les bienvenus dans les compétitions.

5. Quelle est l’histoire du jeu d’Echecs japonais ?

5.1. De quand date le jeu d’échecs japonais ?

Dans sa forme actuelle, il date du XVIIe siècle. Le Shogun Ieyasu Tokugawa, n’est pas seulement célèbre dans l’histoire japonaise pour avoir unifié le Japon. Il a aussi demandé en 1612 au meilleur joueur de l’époque, le moine Sansa Honinbo, de fonder des académies impériales pour le jeu de go et pour le shogi. Ces académies étaient constituées des membres de trois puis cinq familles nobles, qui luttaient pour le titre de « Meijin » (titre honorifique le plus élevé de cet art, à noter que pour le jeu de Go, le titre de plus grand champion est aussi « Meijin »). Sokei Ohashi (1555-1634), qui fonda avec Sansa Honinbo les académies impériales, devint le premier « Meijin ». Le titre était à l’époque décerné à vie.

5.2. Y-a-t’il d’autres jeux d’échecs régionaux ?

Oui, bien sûr : le shogi comme les échecs descendent du même ancêtre commun, et ce jeu s’est décliné avec une fascinante diversité dans de nombreuses aires géographiques et culturelles. L’autre variante des échecs la plus connue est bien sûr les échecs chinois ou Xiang Qi. Il existe aussi un jeu d’échecs Coréen, un jeu d’échecs Thai, un jeu d’échecs Birman, etc.

5.3. Y-a-t’il des variantes du Shôgi ?

Il y a de nombreuses variantes du shogi. Il y a bien sûr ses prédécesseurs (d’avant le XVIIe siècle). Par exemple, le « petit shogi » (9x9) qui est le prédécesseur du shogi moderne comportait une pièce qui a depuis été retirée du jeu : l’éléphant ivre, quipouvait être promu en Taishi, c'est-à-dire en prince couronné. L’adversaire devait alors non seulement capturer le Roi mais aussi ce « Prince », pour pouvoir gagner la partie. Il existe aussi des variantes sur des échiquiers plus vastes (12x12 cases, 15x15 cases, etc.). Il existe aussi des variantes minimalistes, comme le mini-shogi (5x5) ou une variante pour enfants : « attrapez le lion ! » sur un échiquier de 3x4 cases. Mais prenez garde : ce n’est pas parce que le plateau est de petite taille que les combinaisons deviendraient « faciles ».

5.4. Quels ont été les grands champions au japon ?

En 1937, le titre de « Meijin », qui était décerné à vie au cours de l’époque médiévale, fut abandonné par le Meijin Sekine. Depuis lors, il doit être remis en jeu annuellement par son détenteur. La lignée des « Meijin à vie » ne s’est pourtant pas arrêtée, car ce titre honorifique est remis aux grands champions qui remportent 5 fois cette compétition annuelle. Les « Meijin à vie » de l’ère moderne sont : Kimura Yoshio (1905-1986), Oyama Yasuharu (1923-1992), Nakahara Makoto (1947-), Tanigawa Koji (1962-), Moriuchi Toshiyuki (1970-), Habu Yoshiharu (1970-). Les noms de Moriuchi-Meijin et de Habu-Meijin sont connus de tous les japonais, même de ceux qui ne connaissent pas les règles du jeu. Ces deux grands champions ont appris les échecs auprès d’un compatriote résidant au Japon, M. Jacques Pineau. Vous pourrez lire des articles très intéressants de sa part sur ChessBase.

6. Comment est organisé le circuit professionnel au Japon ?

6.1. Qu’est-ce que la fédération japonaise de Shogi ?

Actuellement, deux associations de joueurs professionnels gèrent le Shôgi professionnel : une pour les hommes, et une autre pour les femmes. L’entrée dans ces fédérations se fait sur la base de concours d’entrée, et la rémunération des joueurs pros ou kishi ( 棋士 ), en complément d’un salaire de base financé par le ministère de l’éducation, provient de primes qui dépendent de leurs résultats sportifs. Ces primes sont financées par des sponsors privés, au premier rang desquelles les principaux journaux japonais. Il existe une école pour devenir professionnel, dans laquelle les apprentis progressent à partir du grade de 6e Kyu « pro » (équivalent à 4e Dan amateur) et éventuellement deviennent professionnels (kishi) s’ils atteignent le grade de 4e Dan. L’association « masculine » n’est pas interdite aux femmes, mais aucune n’a encore atteint le niveau de 4e Dan permettant de devenir « pro » à part entière.

6.2. Quels sont les grands tournois masculins ?

Les sept principaux grands titres du circuit professionnel masculin sont, dans l’ordre de leur déroulé au cours d’une année civile (note : ce qui ne veut rien dire pour les japonais, dont l’année administrative commence en avril) : Osho ( 王将 ), Kiou ( 棋王 ), Meijin ( 名人 ), Kisei (棋聖), Oui (王位 ), Ouza ( 王座 ), Ryu-O ( 竜王 ). Le titre le plus primé est celui de Ryu-O et le plus prestigieux celui de Meijin. En 1995, Habu Yoshiharu a réussi l’exploit de remporter l’intégralité de ces titres. Exploit qui n’a pas depuis été renouvelé. Ces tournois ont chacun leur système de sélection du candidat, qui affrontera en finale le tenant du titre. Le champion est le premier à obtenir 3 victoires en finale pour les titres de Kisei, Oui, Ouza… et 4 victoires pour les autres titres. Le temps réglementaire alloti aux joueurs (avant un byo-yomi d’une minute) est de 4h pour le Kisei et le Kiou, 5h pour le Ouza, 8h pour le Osho, le Oui et le Ryu-O, et 9h pour le Meijin. Pour ces quatre derniers titres, la partie se fait donc en deux jours, avec un « coup scellé » terminant la première journée (notes : les ordinateurs n’étant « pas au niveau », ceci ne pose pas de problème… et les champions ne sont pas non plus appuyés par des assistants analysant la position pendant la nuit).

6.3. Et le Shogi professionnel féminins ?

L’association des joueuses professionnelles de shogi s’est séparée en 2007 de l’association des joueurs professionnels. Auparavant, il y avait un concours d’entrée différent pour devenir membre de la même association. Le niveau professionnel féminin est intermédiaire entre celui des professionnels et des très forts amateurs. Les principaux titres du circuit féminin sont Joryu Meijin, Joryu Osho, Joryu Oi, et Kurashiki Toka. Vous l’aurez compris, joryu (女流) signifie féminin et est utilisé comme abréviation de joueuse professionnelle. La joueuse la plus célèbre est Shimizu Ichio (1969-). Elle a été la seule à détenir l’ensemble des grands titres féminins simultanément en 1998. Une nouvelle génération de joueuses est en train de lui succéder (Satomi Kana, Ueda Atsumi, Katou Momoko…).