Les règles du jeu

Vous connaissez les règles du jeu d’échecs occidental ? Vous avez donc fait les trois-quarts du chemin. Vous verrez, les règles des échecs japonais sont « faciles ».

Le matériel de jeu ? Vous le voyez ci-dessous : un échiquier de 9x9 cases et des pièces « plates » en forme de polygone, sur lesquelles sont gravés un symbole détaillant leur nature.


Bien que ces pièces soient toutes de la même couleur, il est aisé de reconnaître les deux camps car les « pointes » des pièces sont dirigées vers la formation adverse. De plus, les pièces du joueur situé en haut ont « la tête en bas ».

Dans les diagrammes utilisés dans cet ouvrage, la vue est simplifiée en ne représentant pas les polygones. Nous conserverons, comme dans les diagrammes en japonais, le fait de représenter les symboles du joueur placé en haut « la tête en bas ». De plus, leur contenu sera grisé (comme les pièces noires aux échecs).

Comment se passe une partie ? Comme pour nos échecs : on déplace nos pièces, l’un après l’autre, soit vers des cases vides, soit vers des cases occupées par des pièces adverses, ce qui permet de les capturer (elles sont alors retirées de l’échiquier). Le but ? Comme aux échecs occidentaux, il s’agit de capturer le Roi adverse.

Comment se déplacent les pièces ?


Vous connaissez les échecs ? C’est simple : il y a déjà trois pièces qui se déplacent exactement comme aux échecs occidentaux :

Le Roi se déplace sur n’importe quelle case adjacente. Son déplacement est même plus simple qu’aux échecs occidentaux car il n’y a pas de déplacement spécial, comme le petit ou le grand roque.

La Tour se déplace d’autant de cases qu’elle le désire (sans sauter d’obstacle) verticalement et horizontalement.

Le Fou se déplace d’autant de cases qu’il le désire (sans sauter d’obstacle) en diagonales.


Il y a aussi des pièces ont des déplacements similaires à ceux de nos échecs, mais en plus limités :

Le Pion se déplace d’une case devant lui ; il capture comme il se déplace (devant lui). Il n’y a pas de mouvement « spécial » (de deux cases) ou de prise « spéciale » (en passant). C’est plus simple…

La Lance est située initialement dans le coin ; c’est une Tour diminuée : elle se meut devant elle comme une Tour, mais ne peut ni reculer, ni se déplacer sur le côté.

Le Cavalier (second à partir du coin) bondit vers l’avant comme un Cavalier des échecs occidentaux en survolant la case située juste devant lui (qu’elle soit occupée ou non) et en terminant son saut une case plus loin en diagonale. Mais il ne saute ni en arrière, ni sur le côté.

 

Ces trois pièces, qui ne peuvent pas reculer, sont appelées des « pièces mineures ».

Viennent ensuite les pièces qui n’ont pas leur équivalent aux échecs occidentaux, les généraux. Ils sont situés au début de la partie de part et d’autre de leur monarque.

Comment se déplacent-ils ? C’est simple, il suffit de regarder leurs symboles : ils se déplace d’une case en direction de chaque « pointe » de leur dessin :

 

Le Général d’Argent avance d’un pas vers n’importe laquelle des trois cases situées devant lui, ou recule d’une case en diagonale.

Le Général d’Or avance aussi d’un pas vers n’importe quelle case située devant lui, recule droit derrière lui ou se déplace sur le côté d’une case.

Le déplacement du Général d’Or est très important, comme vous allez le voir dans le chapitre qui suit.

Les Pions peuvent-ils être promus ?


Vous vous souvenez qu’aux échecs occidentaux un Pion arrivant sur la dernière rangée pouvait être promu en Dame (ou autre figure) ?

Aux échecs japonais aussi les Pions peuvent être promus, lorsqu’ils arrivent dans les trois dernières rangées du plateau. Ils se déplacent alors comme des Généraux d’Or.


Dans la pratique, on retourne la pièce, ce qui révèle le symbole de la pièce promue qui était gravé au verso.

Il n’y a pas que les Pions qui peuvent être promus et adoptent le déplacement des Généraux d’Or. C’est aussi le cas des Lances, des Cavaliers et des Généraux d’Argent.
   

La Tour et le Fou ont eux aussi leurs promotions (voir ci-dessous), qui leur font « gagner » des possibilités de déplacement :

La Tour devient un Dragon (qui se déplace comme la Tour et comme un Roi)

Le Fou devient un Pégase (qui se déplace comme un Fou et comme un Roi).



 
Les Généraux d’Or et le Roi, qui sont déjà au sommet de la hiérarchie, n’ont pas de promotion.

Quelques remarques à propos de la promotion :

La promotion est acquise à l’issue d’un déplacement normal sur l’échiquier (suivant les règles de mouvement des pièces non promues).

Une fois acquise, la promotion est définitive, même si la pièce ressort de la zone de promotion, jusqu’à ce que la pièce se fasse capturer.

Sauf exception, la promotion n’est pas obligatoire, et dans certains cas il est préférable de la refuser (ex : un Cavalier promu ne pourra plus bondir).

Une promotion est possible à l’issue de tout déplacement qui commence ou se termine dans la zone de promotion (ex : un Général d’Argent peut être promu en sortant de la zone de promotion).

La promotion est obligatoire lorsque la pièce, si elle n’avait pas été promue, ne pourrait plus ensuite se mouvoir (ex : Pion et Lance avançant sur la dernière rangée, Cavalier sur les deux dernières rangées).

Félicitation : vous savez maintenant comment se meuvent les toutes les pièces sur l’échiquier, face non promue et face promue.

Une nouveauté : la règle du « parachutage »


C’est une règle essentielle des échecs japonais… et vous la connaissez peut-être déjà, si vous avez déjà joué au Blitz à quatre.

De quoi s’agit-il ? Lors des captures, les pièces que vous avez prises sont précieusement placées sur le bord de l’échiquier (face non promue visible), bien en vue des deux joueurs, vous pourrez ensuite les remettre en jeu à votre profit au cours de la même partie !

Comment ? C’est simple : lorsque c’est à votre tour de jouer, au lieu de mouvoir une de vos pièces déjà présente sur l’échiquier, vous pouvez remettre en jeu n’importe laquelle des pièces que vous avez en réserve, en la plaçant, face non promue, pointe vers l’avant (comme n’importe laquelle de vos pièces) sur n’importe quelle case vacante de l’échiquier.

N’importe où ? Même si ce parachutage met le Roi en échec ou même crée une position de mat ? Oui !

En fait, cette liberté n’est pas totale. Il y a quelques prescriptions relatives aux parachutages :

Il est interdit de parachuter une pièce sur une case à partir de laquelle elle ne pourra pas se mouvoir (ex : Pions et Lances en dernière rangée, Cavaliers sur les deux dernières rangées).

Il est interdit de parachuter un Pion sur une colonne (verticalement numérotées de 1 à 9) sur laquelle vous disposez déjà d’un Pion non promu (s’il y a déjà un Pion promu, ce n’est pas un problème).

Il est interdit de parachuter un Pion qui ferait échec et mat.

Quelques autres règles…


Les échecs perpétuels ne sont pas autorisés : si faites le même échec trois fois (avec les mêmes pièces en main), vous perdez la partie.

Les répétitions de mêmes coups (sans échec) perpétuels mènent à la nullité. C’est d’ailleurs le seul moyen de proposer la nulle en cours de partie.
Quand un Roi est mis en échec par inadvertance, on ne reprend pas le coup : l’adversaire peut le capturer ou indiquer qu’il est en prise… et la partie est terminée.

Il n’y a pas de Pat : le joueur « pat » doit abandonner (…ou déplacer son Roi vers une case en prise…).

Lorsque les Rois ont pénétré dans la zone de promotion, ils s’entourent souvent d’une myriade de Pions promus et il devient impossible de les mater. On arrive dans une situation dite d’impasse. Il existe des règles spéciales pour savoir si la partie est gagnée par le joueur ayant le plus de matériel, ou si elle est nulle.

… et quelques conventions…

On se salue en début de partie en s’inclinant. Il existe une formule de politesse à prononcer en japonais : « Onegaishimasu ». Il est chez nous bien sûr possible de dire « bonne partie » en se serrant la main.

Le joueur le plus agé dans le grade le plus élevé détermine qui est le joueur en premier par un jet d’un nombre impair de pions (une sorte de pile ou face) : s’il y plus de faces non promues de Pions que de faces promues il aura le trait, sinon c’est l’autre joueur.

On n’indique pas les échecs à son partenaire. Il est censé se rendre compte de la situation.

Il faut se saluer en fin de partie ; la formule de politesse est « Arigato gozaimashita » (ou chez nous « Merci pour la partie »).

Et pour finir, avez-vous remarqué que les graphismes des deux Rois sont différents ? Dans ce jeu, il n’y a qu’un seul « Roi », celui du joueur en second. Le joueur en premier n’a qu’un « Général de Jade ». Au moment d’installer les pièces sur le plateau, prenez pour vous le « Général de Jade » : ce sera considéré comme une marque de respect.


Félicitation ! Vous connaissez les règles des échecs japonais !